vendredi 2 septembre 2011

Jeudi (2e partie)

Drago semblait attendre une réponse. Hermione le regarda, il avait l’air vraiment abattu. A y regarder de plus près il avait même un teint franchement verdâtre.
-Hermione, je suis absolument désolé. Je sais que j’ai l’air très sérieux mais il va falloir que je te laisse un instant. Ma cuite d’hier a pas l’air de vouloir me laisser tranquille.
Drago se dirigea à grandes enjambées vers la salle de bain.
-Ne t’en va pas comme ça. On a pas fini cette conversation. C’est quoi cette histoire de cuite ?
Drago ferma la porte l’empêchant de rentrer elle aussi. Elle n’entendit que sa réponse « Je crois que je vais vomir, pardonne moi de ne pas t’offrir une vue aussi réjouissante. Je préfère que tu garde l’image du type piteux, mais encore vaguement propre. »
Hermione frappa à la porte mais aucune réponse ne lui parvint. Le bruit de vomissements qu'elle entendait lui indiquait que Drago n’était plus vraiment en mesure de répondre quoi que ce soit.

La porte s’ouvrit violemment et Caroline se précipita dans la chambre sans même s’excuser.
-Oh Hermione, c’est toi ? Où est Drago ? Purée il faut absolument que je le prévienne…
-Il est en train de vomir dans la salle de bain. Est-ce que ça ne peut pas attendre ? Demanda Hermione en fusillant la belle blonde du regard.
-C’est pas vrai! J’espérais que ça ne fasse pas cet effet. Il faut absolument qu’il soit ausculté et au plus vite.
Elle se dirigea vers la salle de bain et commença à tambouriner contre la porte close.
-Drago, ouvre moi ! Tu te souviens ce que je t’ai donné ce matin pour faire passer ton mal de tête ? Je me suis trompée de flacon. Je crois que tu es en train de faire une intoxication.
-Merci pour l’information. Pour l’intoxication j’avais remarqué, mais grâce à toi je sais maintenant qui m’a empoisonné, lui répondit la voix étouffée de Drago entre deux régurgitations.
-C’était quoi alors que tu lui a donné, demanda Hermione.
-Ça n’a pas d’importance, il faut qu’il soit très rapidement vu par un médico-mage.
-Bon, on commence la consultation maintenant alors, répondit Hermione en toisant Caroline. A ton tour de te sentir impuissante ma vieille, pensa-t-elle ravie. Tu me donnes le nom du truc qui lui retourne l’estomac maintenant et ensuite tu nous laisses, je n’ausculte jamais en présence de tiers.
Caroline se mit à rougir.
-C’est, enfin… c’est un filtre d’amour. Je ne voulais pas. Je me suis vraiment trompée, je te jure. C’est un accident.
-Alors ça en psycho on appelle ça un acte manqué. Merci pour ton aide. C’était une préparation de base ou il y a un ingrédient additionnel ?
-Rien de très original, c’était la recette classique.
Hermione attrapa Caroline par le bras et la mit à la porte.
-Merci. Tu peux attendre dans la salle d’attente maintenant.
De toute évidence elle n’avait pas fait ça intentionnellement, tout le monde savait qu’on ne mélangeait jamais potions et alcool. Mais ça n’expliquait pas pourquoi elle avait un filtre d’amour sur elle. Ce n’était pas le genre de potion qu’on gardait toujours sur soi au cas où. Bien sûr ses intentions avaient toujours eu l’air très claires, mais là c’était la provocation de trop. En bonne petite amie fictive, elle devait planifier une petite discussion avec sa séduisante concurrente. Il fallait maintenant s’occuper du cas Drago et au plus vite. Son corps avait commencé à réagir et de façon assez violente.
Hermione utilisa le sortilège d’ouvre-porte et rentra dans la salle de bain. Drago était affalé la tête au dessus des toilettes.
-Un peu d’intimité ça me ferait pas de mal en ce moment.
-Tu vas oublier ton orgueil deux secondes. Tu as entendu ce qu’à dit Caroline, tu sais très bien que tu dois recevoir des soins.
-Et tu as amené ta mallette de docteur avec toi ?
-Non, mais je maitrise très bien les sorts de base en matière de premiers soins. Et arrêter les vomissements ça permet parfois de gagner du temps et de sauver des vies. En Amérique latine j’ai pu l’utiliser une bonne centaine de fois.
-Ils prennent des filtres d’amour après leur verre de whisky là-bas ?
-Non, mais les conditions d’hygiène se sont tellement dégradées qu’ils attrapent assez facilement les maladies communes dont souffrent aussi les moldus. Maintenant si on pouvait arrêter de parler de cette mission humanitaire et passer à toi ce serait bien. Et merci de remettre en cause mes compétences professionnelles. Ça fait toujours plaisir, dit-elle d’un ton renfrogné. Il pouvait parler de Harry qui s’était fait avoir par Emma, mais il n’était pas beaucoup plus intelligent.
Hermione prit les signaux vitaux, mesura rapidement les dégâts et pratiqua sur lui le sort qui arrêterait les vomissements à son grand soulagement. Ils avaient une petite heure pour faire une potion qui annulerait les effets du filtre. Après il faudrait refaire un sort et Hermione répugnait à soumettre trop longtemps un patient à celui-ci. Le corps avait toutes ses raisons de vouloir se défendre, l’empêcher de le faire n’était qu’une solution à court terme.

Hermione tira la chasse.
-Je te laisse prendre une douche et te laver les dents, il va falloir que je prépare en urgence l’antidote.
-Merci, je ne sais pas ce qui m’empêche de te prendre dans mes bras, répondit Drago qui se sentait tellement mieux.
-Peut être les éclaboussures de vomi qui sont collées sur ta chemise, dit-elle en pointant du doigt le vêtement plus très propre.
Elle partit, elle n’avait pas beaucoup de temps. En sortant de la chambre elle entendit l’eau commencer à couler dans la douche.

En arrivant dans la salle à manger elle ne trouva que Caroline qui attendait anxieuse. C’est vrai que tout le monde s’était éclipsé au début de la dispute. Hermione chercha du papier et une plume. Elle écrivit la liste des ingrédients nécessaires puis la tendit à Caroline.
-Tu vas pouvoir te racheter. Tiens, tu emmènes ça dans la boutique d’ingrédients et potions la plus proche. En bas j’ai marqué le nom de l’antidote. Si ils en ont tu le prends, sinon tu demandes les ingrédients de la liste.
-Je ne sais pas où il y a un tel commerce dans le coin, répondit Caroline un peu perdue.
-Vas à Londre si tu connais pas d’adresse, il y en a un très bien juste à coté de l’ancienne boutique d’Olivender. Dépêche toi, c’est assez urgent.
-Hermione, je suis vraiment désolée. Je te jure que je voulais pas qu’il le prenne. Enfin si au début, mais pas après avoir vu à quel point il tenait à toi.
-On aura une explication plus tard, ne t’inquiète pas, j’avais bien l’intention que tu me dises ce qui t’as pris. Mais là, on n'a pas le temps.
Il y eut un bruit sonore quand Caroline transplana. Hermione remonta l’escalier d’un air décidé. Elle avait géré la situation de la façon la plus professionnelle qu’elle pouvait, mais les différents acteurs de la consultation n’étaient pas comme des patients lambda. Et dire qu’elle s’était promis de passer une bonne semaine. Ça commençait dur. Elle soupira de dépit en pensant à cela. Le bon coté était que Drago allait être rapidement remis sur pieds et que sa relation avec Caroline n’était pas ce qu’elle semblait être. Le mauvais coté c’est qu’elle ne savait pas si elle en avait encore quelque chose à faire. Le fait que Drago se soit introduit dans sa mémoire quand ils étaient à Poudlard l’avait mise dans une colère noire. Le voir dans cet état ne lui avait pas fait changer d’avis. Elle n’avait pas de pitié pour lui. Mais le souvenir de son idylle avec César, le jeune Serpentard inconnu, compliquait les sentiments déjà contradictoires qu’elle avait. Quand elle rentra elle trouva Drago, allongé sur le lit avec une serviette pour tout vêtement.

-Tu peux te rhabiller, j’ai fini ma consultation. Et laisse tomber le coup du « Je me balade à poil, peut-être que ça lui donnera envie, après tout je suis tellement beau ». Dit-elle froidement.
-Oh, mon stratagème a été découvert, dit Drago d’une voix amusée. Non en fait je ne pensais pas que tu reviendrais, je pensais que tu étais partie chercher de quoi faire ta potion.
-Non, j’ai confié cette mission à Caroline. Si tu veux on peut reprendre la conversation qu’on avait avant que ton estomac ne fasse des siennes. Mais enfile un pantalon avant.
-Oui, bon, ça va. J’y vais.
Toute trace d’émotion avait disparu. Avoir la tête au dessus des toilettes lui avait peut être enlevé l’envie de se lamenter sur le sort du pauvre César. Le pauvre Drago suffisait amplement. Il choisit des vêtements propres et partit les enfiler pudiquement dans la salle de bain. Quand il revint, Hermione était assise tranquillement sur le lit.
-Donc on en était au moment où tu me disais que tu avais d’abord craint d’être jaloux de Ron. Alors j’ai une dernière question. Pourquoi quand je t’ai dit qu’Harry n’était pas prêt à renoncer à son mariage tu as maintenu ta fausse excuse ?
-Si tu te rappelles bien on avait eu un échange assez sympathique le même matin. Mes illusions commençaient à s’effriter. La situation était donc très confortable pour moi. Et je pensais bien que Caroline n’allait pas tarder à arriver. Même si Emma sait que nos relations étaient tendues, elle n’aurait pas empêché sa meilleure amie de venir. Je n’avais donc pas envi d’être seul et de supporter le couple Caro-Blaise en célibataire. Comme tu peux le voir mes motivations étaient extrêmement égoïstes. Mais j’ai compris le concept : je ne suis qu’un fourbe serpent. Pour une ancienne Gryffondor il ne pourrait en être autrement.
-D’abord je ne suis pas une ancienne Gryffondor, je le resterai toute ma vie, et ensuite ça ne change rien. Être à Serpentard ne te dispense pas d’essayer d’être honnête. A ce que je sache, le choixpeau n’a jamais dit que ceux qui étaient de fieffés menteurs iraient à Serpentard, seulement les rusés et les ambitieux. Il ne tient qu’à toi de faire de ces deux qualités des atouts et pas des défauts.
Hermione se leva en fourrant rageusement ses mains dans ses poches. Elle savait tout ce qu’elle devait savoir.
-Je vais attendre ton ex maintenant, dit Hermione en se retournant pour partir.
Drago lui attrapa le bras.
-Attends. On fait quoi maintenant ? Pour les autres je m’entends, j’ai bien compris que pour toi César est mort depuis belle lurette. Mais en attendant on se comporte comment devant Emma et Potter ?
-Si on était un vrai couple et que Caroline essayait de te faire boire un filtre d’amour après une nuit que tout le monde a crue torride, je crois que je ferais un scandale.
-Aucune autre alternative ? Après tout, personne ne sait qu’elle avait dans ses valises un filtre d’amour… Mais si tu y tiens on peut simuler une rupture.
Hermione ne savait plus ce qu’elle voulait. Si ils se séparaient officiellement ça jetterait un certain froid et l’ambiance générale en pâtirait. Et de quel œil Harry verrait-il la situation ?
-On pourrait faire comme un vrai couple : je ne fais pas de scandale, Caroline l’écrase et on fait une pause. Les autres n’ont pas besoin de se désoler de nous voir séparés. On sera juste officiellement en stand by.
-Ok, moi je fais l’amoureux repenti ou je clame à qui veut l’entendre que tu ne veux pas me croire et qu’il ne s’est rien passé entre Caroline et moi.
-Tu fais ce que tu veux, tu me fatigues, dit Hermione. Elle était fatiguée, triste, en colère et perdue.
C’est ce moment que choisit Caroline pour faire son entrée. Elle faisait beaucoup moins la fière maintenant.
-Voilà, ils avaient l’antidote, c’est une bonne nouvelle non ? Dit-elle en tendant une toute petite bouteille.
Hermione la prit et vérifia que le nom et l’aspect correspondait bien à ce qu’elle voulait, puis donna l’antidote à Drago.
-Tiens, tu prends ça, avec un grand verre d’eau. Je te préviens, c’est assez dégoutant. Et tu ne manges rien pendant les prochaines huit heures. Que de l’eau.
-J’ai le droit à des jus de fruit ou de la bière au beurre ?
-Non, de l’eau. Seulement de l’eau. Maintenant, excuse nous, mais on va avoir une petite discussion avec Caro. Tu peux nous laisser ? Dit Hermione sur un ton dur. Avec sa casquette de médico-mage elle avait une autorité soudainement renouvelée.
Drago partit avec sa fiole laissant la brune et la blonde seules.

-Petite question entre filles comme ça : tu essayes souvent de forcer les sentiments des hommes déjà fiancés avec de la magie ?
-Tu dois me mépriser. Si tu savais comme je me sens mal…
-C’est rien, c’est pas comme si tu n’avais pas ouvertement dragué Drago depuis ton arrivée. Alors un filtre d’amour de plus ou de moins. On n’est pas à ça près. Jusqu’à maintenant je n’ai rien dit, il fait ses choix comme un grand et il est libre. Mais en tant que médico-mage, objectivement je trouves que ta conduite est irresponsable. On a eu de la chance qu’il ne fasse que vomir.
-Je t’ai dit que je n’avais pas fait exprès. Bon tu as raison c’était déplacé. Drago et moi on est sorti ensemble assez longtemps. Ça se passait bien mais il était incapable de sentiments, on a fini par se séparer. Je m’étais beaucoup rapprochée de Blaise, et on a pas eu un comportement très correct. Il nous en a terriblement voulu. Avec Blaise ça s’est fini. On est en bons termes. En excellents termes même. Quand j’ai su que Drago serait là au mariage d’Emma j’ai pensé que je pourrais l’avoir pour une nuit. On ne s’était jamais réconciliés et il me manquait beaucoup.
-Charmante histoire. Mais il n’était pas libre quand tu es arrivée.
-J’avoue que ça ne m’a pas fait plaisir d’apprendre qui tu étais. J’étais venue en comptant sur l’attirance très forte qu’il y avait eu entre nous. J’avais emmené ce filtre au cas où, mais c’était pas une bonne nouvelle qu’il soit fiancé. Et avec toi… Je ne te trouvais pas…
-Pas à la hauteur ? Pas aussi bien que toi ?
-Oui, c’est ce que j’ai pensé. Mais j’ai changé d’avis assez rapidement. Entre vous il y a quelque chose de très fort. Comme je voyais qu’il risquait de reproduire ce qu’il avait fait pendant notre relation, je voulais lui parler mais il restait scotché à toi. J’y ai été un peu fort je dois l’avouer. Je ne sais même pas si notre discussion d’hier a eu son effet, mais je te jure que je n’avais plus du tout l’intention de lui donner ce filtre. Est-ce que tu me pardonnes ? Demanda Caroline qui s’était faite toute petite. Ce qui était assez dur quand on mesure une tête de plus que tout le monde et qu’on est un canon.
-Je ne sais pas si je dois te croire, dit-elle en se demandant depuis quand elle se montrait suspicieuse.
-Je ne peux rien faire pour te prouver ma bonne foi.
-Laisse tomber. Je vais aller rejoindre Ginny pendant que la mâtiné n’est pas encore finie.
-Attends !J’espère que mes maladresses n’ont pas fait trop de dégâts.
-Si tu veux parler de notre relation avec Drago, ses fondations sont sérieusement ébranlées. Je me donne un peu de temps de réflexion avant de dire ce que je compte faire. Notre relation est basée sur la confiance réciproque, mentit honteusement Hermione. Je ne sais pas si cette confiance a toujours lieu d’être.
Hermione partit de sa chambre en laissant la porte ouverte. Caroline était implicitement invitée à déguerpir des lieux. Quant à elle, elle allait essayer de se changer les idées avec sa meilleure amie. Quand elle rentra dans la chambre de celle-ci, elle la trouva ainsi que Pansy et Maggie avec des coiffures tout à fait extravagantes. Pansy était assise et subissait l’imagination débordante des deux autres filles.
-Je vois que vous vous amusez bien, dit Hermione en désignant l’énorme chignon qui trônait sur la tête de la fiancée de Ron.
-A nous trois on connait de bons sorts pour faire ce genre de truc. J’ai toujours rêvé de porter ce type de coiffure, rit Ginny, mais dans la vie de tous les jours ça fait un peu surfait.
Ginny avait une coiffure digne d’une impératrice, avec plusieurs étages et des torsades à n’en plus finir, Pansy quant à elle avait une énorme coque, ses cheveux parfaitement lisses étaient presque tous mis en place.
-Ça fait très rock and roll. Je suis sur que ta robe rose rajoutera un côté délicieusement vintage. Vous comptez réellement porter ces coiffures samedi ?
-Pourquoi pas. C’est un mariage, être élégante ne signifie pas ressembler à une vieille tante coincée. Viens par là qu’on voit ce qu’on peut faire pour toi ! Dit Ginny en l’invitant à prendre la place de Pansy.
Hermione obéit sagement aux injonctions de son amie.
-Alors qu’est ce qui lui correspondrait ?
-Un truc vraiment féminin, proposa Pansy
-Et très élégant, rajouta Maggie
-Non, moi je vois un truc complètement fou, qui part dans tous les sens, répliqua Ginny.
-Hey ! On calme ses ardeurs. Je dois pas non plus ressembler à une explosion de confettis, s’inquiéta Hermione.
-Non, j’ai une super idée, dit Pansy en commençant à saisir quelques mèches de cheveux d’un air conspirateur. On pourrait sublimer ce que tu as déjà. On lisse, on ondule, et on met beaucoup de longueur. Comme ça on reste fidèle à l’image de crinière de lion, mais avec quelques sorts de brillance ce sera juste magnifique, parfaitement discipliné avec un faux air naturel.
Hermione aimait mieux cette idée. Les trois filles commencèrent leur œuvre et en une petite demi-heure d’essais et d’ajustements elles arrivèrent à un résultat digne des contes de fée. Ses cheveux, soyeux à souhait, ondulaient avec grâce jusqu’à ses genoux. Maggie avait rajouté quelques fleurs mauves et quelques tresses avaient été rajoutées sur le dessus de la coiffure pour empêcher des mèches de tomber sur son visage ou devant ses yeux.
-Moi je ne veux pas enlever cette coiffure, dit soudain Pansy.
-On les garde toute la journée ! Proposa Ginny enthousiaste. C’était bien son genre de proposer ce type d’idée. Ginny était une fille qui assumait tout, en toutes circonstances.
-Drago va te trouver magnifique, s’exclama Maggie en soulevant quelques mèches de cheveux.
-En fait on fait une pause, répondit Hermione un peu gênée.
-Vous ne vous êtes pas vraiment réconciliés alors ? Demanda Maggie pour briser le silence qui avait soudain envahi la chambre.
-Maggie, comment tu réagirais, si moi par exemple, je décidais de ressortir avec Ron ? Et qu’il passait la nuit avec moi, maintenant en plein milieu des préparations de mariage de Harry et Emma ?
-Oui, je réagirais très mal, tu as raison.
-Bon, Drago a dit qu’il ne s’était rien passé entre eux cette nuit. Mais ça ne change rien, j’ai besoin de réfléchir. Et puis soyons honnêtes, il s’est probablement passé quelque chose.
-Moi je le crois, affirma Pansy.
-Pansy, tu ne m’en veux pas, hein, mais c’est quoi cette façon de retourner ta veste ? Je t’ai trouvée très froide au début. Donc tant que c’est le grand déballage j’aimerais bien comprendre pourquoi tu n’enfonces par Drago pour le récupérer après, demanda Ginny, collant ainsi à sa légendaire habitude de mettre les pieds dans le plat.
-Laisse tomber Ginny. Pansy et moi on ne s’en veut plus. C’était une erreur de jugement, et elle a quelqu’un d’autre dans le viseur de toute façon, répondit Hermione à sa place.
-Merci pour la discrétion, c’est pas la peine de détourner la conversation comme ça tu sais, dit Pansy en boudant presque.
-C’est le grand déballage ou ça l’est pas. Si tu veux nous dire un truc inconvenant ou un scoop, c’est la moment Maggie, s’esclaffa Hermione.
-Heu… Ron et moi on s’est déjà mariés en secret.
-Quoi ? S’exclama Ginny à l’annonce du mariage de son frère. Mais pourquoi on a pas été invités.
-C’est une blague. Non désolée, j’ai aucun scoop.
-Si tu savais le choc que tu m’as fait. Ne recommence jamais ça, compris ? Déclara Ginny tout d’un coup soulagée.
-Ok, chef ! Répondit sa presque belle-sœur. Pour revenir à ton beau blond Mione, réfléchis bien à ce que tu vas faire. Vous deux ça avait l’air tellement fort que je n’arrive pas à penser que ça puisse s’arrêter là.

Les quatre jeunes filles se rendirent compte qu’il était temps d’aller manger. Elles descendirent les escaliers comme des princesses sous les exclamations des garçons qui les attendaient dans le salon. Ginny fit même semblant de saluer une foule imaginaire. Emma avait l’air d’avoir passé une excellente matinée, Caroline essayait de garder le sourire et les parents de la futur mariée semblaient heureux de voir que tout ce petit monde passait du si bon temps. Le repas fût rapidement pris. Les garçons se faisaient des signes et essayaient de se mettre d’accord sur l’œuvre qu’ils accompliraient sans que les filles ne les comprennent. Le résultat était qu’ils ne se comprirent pas plus, mais cela mit tout le monde de fort bonne humeur. Drago jetait des regards furtifs vers Hermione qui avait décidé de l’ignorer complètement. Il ne pouvait toujours pas manger et il eut bien du mal à faire croire à tout le monde qu’il n’avait pas faim alors que son ventre faisait régulièrement d’affreux gargouillements.
Chacun remonta dans sa chambre pour se préparer pour la plage. Vêtements légers et maillots de bain en prévision d’une éventuelle baignade étaient de rigueur.
Hermione choisit de prendre une chemise blanche légère en lin un peu transparent avec son paréo fleuri. Elle enfila son maillot de bain en dessous. En tenue de plage elle était passée de princesse à sirène. Les filles avaient vraiment fait du bon travail, elle se sentait sublime. Drago avait décidé de faire comme si de rien était. Il était bon acteur, mais Hermione savait malgré son air détaché qu’il était désolé.

Georges et Sandra en leur qualité d’hôtes furent appelés pour juger les deux constructions. Après trois heures de travail acharné les deux équipes avaient fini leurs œuvres. Le château des garçons était semblable aux grosses forteresses que l’on trouve dans le sud de la France. Tous les détails avaient été recréés, jusqu’aux jointures des pierres. Haut de deux mètres, l’édifice semblait solide comme un roc. A coté, s’élevait l’œuvre des filles qui ressemblait plus à une tour. Elle était pleine d’arabesques et était surmontée d’un oignon. Elles avaient érigé très vite la colonne puis chacune avait laissé libre cours à sa fantaisie. Ce moment s’était passé sans heurt, mais Caroline s’était trouvée soudain très isolée. Seule sa meilleure amie lui adressait la parole.

Sandra s’éclaircit la voix.
-Le prix de l’originalité revient aux filles. Mais la consigne était de faire un château de sable. Les garçons ont donc gagné.
Les garçons exultèrent. Les filles applaudirent poliment.
-On s’en fiche, même si vous avez officiellement gagné, le plus beau c’est quand même le nôtre, dit Emma aux garçon. Sa voix était chantante, elle avait l’air espiègle cette après-midi.
-Mauvaise joueuse, répondit Harry.
-On va se baigner ? Demanda Ginny
-Le dernier dans l’eau se coltine le sort pour défaire tout le sable qui a été collé, hurla presque Maggie en jetant tous ses vêtements sur la plage.
En moins de trente secondes tout le monde était en maillot de bain. Ruppert fut le plus lent de tous.

Ils pataugèrent joyeusement toute l’après midi. Il y avait un ciel bleu sans nuages et les jeunes gens s’amusèrent sans se rendre compte du temps qui passait. Les coiffures enchantés résistaient à l’assaut des vagues. La journée se serait terminée parfaitement si après le repas du soir on ne s’était pas aperçu que Pansy était introuvable. Emma était inquiète. La recherche s’organisa. Chacun espérait qu’elle n’avait pas transplané, sans quoi il serait impossible de la retrouver. Ruppert avait été envoyé déconstruire les constructions et Emma se désola de ne pas avoir une personne de plus pour les recherches. Partout dans le parc, les membres de la maisonnée déambulaient à deux ou seul pour trouver la disparue.

Cela faisait une demie heure que Drago et Hermione fouillaient une partie des massifs au fond du parc quand Hermione eut soudain une idée.
-Pourquoi je n’y ai pas pensé plus tôt. Suis moi !
-Mais où tu vas ?
-Vers la plage.
Hermione avait commencé à courir. Elle espérait que son pressentiment soit vrai. Sur la plage, la tour des filles était presque finie d’être déconstruite, mais Ruppert n’était plus là et le château fort était toujours entier.
-J’aurais dû m’en douter.
-Quoi ?
-PANSY, RUPPERT, SORTEZ DE LA VOUS ETES CERNES ! Hurla Hermione en direction de la massive bâtisse.
Pansy ne tarda pas à apparaitre, Ruppert sur les talons. Quand ils furent plus proche Hermione s’empressa de leur expliquer.
-Vous êtes vraiment des ados, Emma est morte d’inquiétude et vous êtes là à vous bécoter sur la plage.
-Sérieusement ? Demanda Pansy. Je suis désolée. Je vais aller voir ma cousine. Je reviendrai pour t’aider à finir Ruppert, dit Pansy. Dans le noir on ne pouvait pas voir que tous deux étaient rouges comme des pivoines.

Tout le monde partit se coucher après cette frayeur gratuite. Emma avait été rassurée mais elle était pâle comme la mort.

Drago s’était allongé dans le sofa. Ils n’avaient pas beaucoup parlé. Hermione ne savait toujours pas quoi faire maintenant qu’il lui avait presque ouvertement proposé de sortir réellement ensemble. C'est sur ces pensées qu'elle s'endormit. La journée du lendemain serait chargée.

1 commentaire:

  1. C'est intéressant et tu maintiens une certaine intrigue ça me plait bien ^^

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